Salut,
Une proposition d'article :
Voici un article présentant des conseils pour la création d’une chorégraphie. Il est à destination des nouveaux pratiquants mais sera aussi un rappel pour tout le monde.
Choix du partenaire :
Privilégier quelqu’un qui soit de la même taille que vous (plus facile pour gérer la distance pour des débutants), d’un niveau semblable et présent à la salle souvent en-même temps que vous.
Pour la première année au club, il vaut mieux se concentrer sur la création d’une unique chorégraphie. L’important n’est pas que celle-ci soit longue ou rapide mais que les gestes soient bien faits !
Une interprétation :
Dès le départ, il faut penser à l’idée du personnage à interpréter car celui-ci influe sur le type d’escrime pratiquée : un voleur de grands chemins aura une escrime différente d’un Gentilhomme. Il faut aussi avoir un costume adapté au rôle joué. De même, votre chorégraphie doit aussi raconter une histoire, elle ne doit pas seulement être une simple simulation de combat. Il faut donc aussi penser à un petit scénario, aux dialogues, à la gestion de l’espace et à la mise en scène. Ce point est très important mais hélas souvent relégué en arrière plan…
La chorégraphie :
Régler une chorégraphie demande du temps : une minute de chorégraphie parfaitement réglée demande facilement un an de travail !
Il y a tout d’abord la phase de création des passes d’armes, des dialogues et de la mise en scène. Il est conseillé de prendre en note pendant ou à la fin de la séance ce qui a été crée pour pouvoir s’en rappeler la fois prochaine mais aussi à plus long terme.
Il ne faut pas hésiter à demander aux anciens de regarder pour avoir un avis sur la crédibilité ou la sécurité de certains gestes.
Il y a ensuite la phase de répétition où la chorégraphie est exécutée plusieurs fois doucement pour enregistrer les mouvements. Il faut faire les gestes le plus correctement possible, le plus important est de faire attention à la distance !
La distance doit en effet donner une notion de crédibilité tout en permettant la sécurité des bretteurs. Globalement lors d’une attaque, la pointe doit s'arrêter entre 5 et 10 cm de l’adversaire. Si on est trop loin, le public voit que c’est pour de faux et si on est trop prêt, en dehors du souci évident de sécurité, la chorégraphie a tendance à se transformer en un corps à corps aux gestes brouillons.
Ensuite, une fois les mouvements enregistrés, on peut la répéter pour de « vrai » mais il ne faut pas chercher à aller vite (le stress devant un public poussant souvent à accélérer), l’important ici est de continuer à faire attention à avoir des gestes bien faits et jolis tout conservant la bonne distance.
Pour rappel, les attaques à la tête sont à éviter pour une question de sécurité, un couronné se fera donc à hauteur d'épaule. Les parades ne sont pas à prendre bras tendus !
Il faut aussi penser à intégrer le jeu de scène, s’il s’agit d’une chorégraphie simulant un duel à mort, il faut se mettre en condition et jouer son rôle et donc éviter de sourire (a moins que le personnage soit certain de sa supériorité). Il faut aussi penser à la gestion de l’espace : ainsi à la salle, si on voit que son partenaire est trop proche d’autres personnes eux aussi occupés à répéter, il faut lui faire signe pour qu’il se replace. Le mieux est de réussir à intégrer ça dans le jeu de scène ou de le faire discrètement. Cela sera aussi employé en prestation lors de combat de mêlée ou vis-à -vis du public !
Il faut aussi convenir d'un signal entre les deux partenaires à faire avant chaque début de phrases d'armes pour signaler que l'on est prêt et que le partenaire peut lancer son attaque.
Les répétitions en costumes et en extérieurs :
Il sera ensuite nécessaire de passer à l’entrainement en costume pour voir les différences que cela engendrent par rapport à la tenue de sport habituelle ! Le port de la jupe, du chapeau ou du baudrier et surtout des chaussures de prestations modifient en effet la liberté de mouvements et le sensation par rapport à l’environnement.
La répétition en extérieur est aussi un point important pour connaître un sol différent de celui de la crypte. En prestation, les chorés se font sur de l’herbe, du gravier, du sable ou des pavés, il s’agit de terrain pouvant être glissant. L’association essaye d’organiser un entrainement annuel en extérieur pour avoir déjà un peu d’expérience sur le type de terrain (à la citadelle pour celui de l’an passé). Y venir avec ses chaussures de prestations est alors plus que nécessaire pour les nouveaux !
Répéter pour être prêt à toute éventualité :
Quand la chorégraphie semble connue des deux partenaires, certains se demandent souvent à quoi bon la répéter encore une fois ! Les trous de mémoires arrivent régulièrement une fois sur le devant de la scène et rester devant le public à se demander quoi faire est du plus mauvais effet. La répétition doit permettre de se concentrer pour ne pas se laisser distraire lors d’une représentation en public par des cris, l’attitude du public, les conditions météo…
Elle doit aussi permettre de prévoir un plan de secours avec le partenaire en cas de souci lors de la démonstration : erreur dans la chorégraphie, chute, lame qui casse…
La sécurité :
Lors d’une représentation en public, le plus important est la sécurité. Un accident entrainant une blessure d’un membre d’une troupe ou encore plus grave d’une personne du public est préjudiciable non seulement pour le blessé, pour la troupe mais pour l’escrime artistique en générale ! Avec risque de voir la troupe cesser d’exister.
La représentation doit donc se faire dans une zone prévue à cet effet : soit délimitée par des barrières ou sinon une zone doit être faite par des GHB non combattants à l’aide de bâton si possible. L’espace entre le public est les bretteurs doit être suffisant pour que le public voit tout en respectant un bon niveau de sécurité.
Les GHB assurant la sécurité ont un double rôles :
Surveiller le public pour que personnes ne rentrent dans la zone de combat (dans certaines prestations, des gens ont déjà forcé le passage) ; si cela arrive il faut immédiatement crier STOP pour que les bretteurs cessent le combat et empêcher si possible les gens d’avancer vers les bretteurs.
L’autre rôle est de surveiller que les bretteurs ne se laissent pas entrainer par leur combat et s’approche trop du public.
Je terminerai par quelques conseils sur la sécu :
En prestation, utiliser la même arme (ou le même type) que celle utilisée pour répéter la chorégraphie lors des entrainements.
Quand on n’utilise pas son arme, à la salle toujours avoir la pointe de celle-ci vers le sol (jamais sur l’épaule où la pointe serait à la hauteur des yeux des personnes autours) en prestation, la ranger obligatoirement dans un fourreau quand on la porte pointe basse vers le sol. Les enfants arrivant souvent à la hauteur d’une pointe d’épée passée à la ceinture.